Elle relève ainsi « plusieurs manquements au regard du RGPD, ce qui entraîne une collecte et un traitement illicites des données des participants ». Une infraction au droit des données personnelles d’une ampleur inédite. Le Monde a décompté le nombre exact de participants aux quarante-huit courses identifiées, en se fondant sur leurs résultats finaux : en définitive, plus de 320 000 personnes sont susceptibles d’avoir été soumises à la reconnaissance faciale.
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L’entreprise ne nous a pas répondu, après que nous avons souligné que la reconnaissance faciale s’appliquait en réalité à tous les coureurs. Elle avance que « le selfie n’est pas conservé et les vecteurs faciaux[le gabarit numérique des visages qui permet de les comparer] sont supprimés après trente jours ». Or, nous avons réussi à faire fonctionner le système, à la fin de février, pour une course ayant eu lieu quatre mois auparavant. Nos demandes de précisions se sont heurtées à une fin de non-recevoir.
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La reconnaissance faciale ne concerne pas seulement les coureurs, mais aussi les membres du public dans le champ des photographes, quel que soit leur âge, ce qui rend la collecte de données biométriques encore plus large.
Le Monde a pu le déterminer en soumettant les images de trois spectateurs, par ailleurs mineurs, du semi-marathon de Bordeaux : l’outil de PhotoRunning a retourné respectivement 115, 97 et 76 photographies, preuve que leurs trois visages ont été soumis à la reconnaissance faciale, même s’ils ne participaient pas à la course.
Morceaux choisis :